Nous prenons acte de l’arrĂȘtĂ© ministĂ©riel signĂ© par Monsieur le ministre Willy Borsus qui a dĂ©cidĂ© d’octroyer le permis Boiron en contredisant son administration.

Pour nous, l’information principale de ce document rĂ©side dans l’avis rendu par la direction juridique des recours et du contentieux qui a proposĂ© au ministre de refuser la demande de permis introduite par la sociĂ©tĂ© Boiron. Plus que de longues considĂ©rations, nous voudrions rapporter les principaux arguments dĂ©veloppĂ© par l’administration pour refuser le permis :


 considĂ©rant par ailleurs que les constructions concernĂ©es prĂ©sentent des volumĂ©tries imposantes tant par leurs hauteurs sous gouttiĂšres que par leur hauteur aux faĂźtes ; que l’ampleur du projet est encore accentuĂ©e par la trĂšs grande profondeur du volume principal qui s’étend sur 32 m vers l’arriĂšre du bien soit sur une profondeur qui reprĂ©sente plus du double de ce qui est prĂ©conisĂ© Ă  cet endroit au guide communal d’urbanisme ; considĂ©rant en outre que cet immeuble de grand gabarit Ă  usage non agricole forme par sa composition constituĂ©e de volume imposant attenant, un ensemble bĂąti particuliĂšrement complexe qui manque d’unitĂ© et de simplicitĂ© ;

ConsidĂ©rant que de telles caractĂ©ristiques architecturales et urbanistiques vont totalement Ă  l’encontre de la typologie du bĂąti rural local ; que le projet compromet ainsi la prĂ©servation du caractĂšre rural traditionnel existant, qui constitue un objectif essentiel d’amĂ©nagement du territoire et d’urbanisme contenu tant dans le schĂ©ma de dĂ©veloppement communal que dans le guide communal d’urbanisme pour l’agglomĂ©ration villageoise de Beauvechain ;

ConsidĂ©rant de surcroĂźt que l’activitĂ© prĂ©vue sur place nĂ©cessite l’amĂ©nagement de deux parkings extĂ©rieurs de grande capacitĂ© implantĂ©s en profondeur sur la parcelle et Ă  proximitĂ© immĂ©diate de zone arriĂšre de cours et jardins actuels ou futurs ; que de tels ouvrages seront source de nuisances Ă©videntes (vues, bruits, odeurs, perte d’intimitĂ©) pour les occupants des parcelles proches ; que ces infrastructures sont incompatibles avec le voisinage.

ConsidĂ©rant pour les motifs dĂ©veloppĂ©s ci-avant, que le projet ne s’intĂšgre pas au cadre bĂąti et non-bĂąti environnant ; qu’il aura un impact visuel peu favorable au sein du paysage rural local ; qu’il mettra en pĂ©ril la destination principale rĂ©sidentielle et agricole de la zone tout en Ă©tant fort peu compatible avec le voisinage ;

ConsidĂ©rant que les conditions fixĂ©es par l’article D.II.25 et D.IV.5 prĂ©citĂ©s du code ne sont pas rencontrĂ©es ; que l’activitĂ© projetĂ©e ne peut dĂšs lors ĂȘtre autorisĂ©e Ă  cet endroit ni les Ă©carts au guide communal d’urbanisme tolĂ©rĂ© ; 

L’administration Ă©voque encore toute une sĂ©rie d’arguments contre le projet comme : le fait que le permis dĂ©roge aux normes du guide rĂ©gional d’urbanisme relatives Ă  l’accessibilitĂ© du bĂątiment aux personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite ; l’incompatibilitĂ© du projet prĂ©sentĂ© avec les recommandations de la cellule amĂ©nagement environnement du dĂ©partement de l’amĂ©nagement du territoire et de l’urbanisme concernant les alĂ©as d’inondation par dĂ©bordement sans introduire des plans modificatifs (ce qui serait illĂ©gal Ă  ce stade de la procĂ©dure) ; et finalement, que l’étude Geffen a Ă©tĂ© introduite antĂ©rieurement Ă  la reprise des parcelles concernĂ©es au sein d’un Site de Grand IntĂ©rĂȘt Biologique (SGIB).

Beaucoup de ces arguments semblent repris mot Ă  mot de l’argumentaire dĂ©veloppĂ© par les habitants qui ont rĂ©pondu Ă  l’enquĂȘte publique lors de la troisiĂšme version du permis dĂ©posĂ© par la sociĂ©tĂ© Boiron. 

L’avis proposĂ© par la direction juridique des recours et du contentieux interdit dorĂ©navant Ă  quiconque de dĂ©nigrer la mobilisation citoyenne et les arguments dĂ©posĂ©s par les opposants du projet lors de l’enquĂȘte publique. Cet avis constitue en dĂ©finitive le point de vue compĂ©tent sur l’ensemble du dossier le plus neutre, puisqu’il a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© par l’administration compĂ©tente la plus Ă©loignĂ©e de Beauvechain, du Brabant wallon et des accointances politiques.

Malheureusement, en mĂ©prisant l’avis de sa propre administration, et du nombre incroyable d’habitants qui se sont exprimĂ©s, le choix incomprĂ©hensible du ministre MR, Willy Borsus, prolonge, un calvaire qui n’a dĂ©jĂ  que trop durĂ©.

Les habitants de Beauvechain vont devoir Ă  nouveau mettre la main Ă  la poche pour empĂȘcher ce projet toxique de par sa nature et le conflit d’intĂ©rĂȘt qui le caractĂ©rise, de s’installer en plein cƓur de notre commune.

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