Beauvechain est considérée comme une commune bien gérée : oui, la commune se caractérise par un niveau d’endettement quasi nul (un des plus bas de Wallonie par habitant) ; oui, la fiscalité communale est très basse (largement inférieure à la moyenne wallonne ou en comparaison aux communes avoisinantes). Tout le monde semble s’en satisfaire…Paradis fiscal ? L’envers du décor est un peu moins rose…ou quand la prudence révèle de faibles ambitions…

Le budget voté annuellement fixe les montants que la Commune entend dépenser par domaine et par nature de dépenses, pour assurer le fonctionnement des services dont elle a la charge et lancer de nouvelles initiatives. Le budget fixe aussi les montants que la Commune entend affecter aux investissements pour développer l’infrastructure aux bénéfices des citoyens.

A Beauvechain, le budget concocté a été systématiquement surévalué de plus de 10%; en d’autres mots, toute une série de dépenses prévues au budget n’ont pas été réalisées. Ainsi de 2015 à 2017, 1,5 millions de dépenses ordinaires n’ont pas été engagées, essentiellement dans les domaines des communications, de la santé publique, mais aussi relatives à l’enseignement primaire ou le logement. Un budget surestimé de 10%, ce n’est plus de la gestion prudente ; c’est le reflet soit d’un manque de capacités à agir ou d’un manque d’ambition…

La politique d’investissement menée ne contredit pas ce constat. Le graphique ci-joint le montre : les investissements ont été quasi exclusivement orientés vers les voiries et le patrimoine immobilier privé (plus de 4 millions d’EURO !), des domaines où la possibilité d’obtenir des subsides est grande (près de 70% pour le patrimoine immobilier, et un peu moins de 30% pour les voiries). Voilà Beauvechain a la tête d’un patrimoine immobilier impressionnant qu’il faut rénover et entretenir mais avec un réseau de pistes cyclables embryonnaire puisque les investissements prévus à ce niveau n’ont pas été réalisés comme prévu : sur 1,1 Millions d’EURO budgétisés, seulement 435.000 ont été engagés entre 2014 et 2018.

ECOLO considère que la gestion financière de la Commune doit rester exemplaire. Il ne s’agit pas de prendre des risques inconsidérés. Mais nous considérons qu’avec les moyens dont la Commune dispose, il est possible de mener une politique plus ambitieuse permettant

  • De renforcer l’action du CPAS avec des moyens de fonctionnement accrus ;
  • De consacrer davantage de ressources aux projets de renforcement de la cohésion sociale notamment au profit des jeunes et des séniors ;
  • De mener de nouvelles initiatives dans le domaine des énergies renouvelables, de la gestion des déchets et de l’enseignement ainsi que pour accompagner des projets
  • De prioriser les investissements au profit de la mobilité douce, de l’accès au réseau de transport public, du développement d’une coopérative locale autour des produits agricoles, de l’accès à une salle de spectacle à Hamme-Mille et de la de la création d’espaces de co-working.

Le plan financier détaillé établi montre qu’il est possible de réaliser ces ambitions et d’engager de nouvelles dépenses tout en maintenant un solde budgétaire ordinaire positif qui pourra alimenter le budget d’investissement. Ce scénario table sur une croissance des recettes estimées à un peu plus de 3% par an, sur base notamment d’une augmentation modérée des recettes fiscales en partie alimentée par une péréquation cadastrale et d’un accroissement des recettes de prestations provenant de services nouveaux et sur le maintien des dépenses existantes de la Commune qui augmenteraient de 2% l’an (auquel ont été ajoutés les engagements déjà pris pour les services de pompiers et de police).

Les priorités d’investissement ont aussi fait l’objet d’une estimation indicative : au total, le plan d’investissement communal pour les 6 prochaines années se monterait à plus de 7,2 Millions d’EURO dont plus d’un tiers pour la mobilité douce et des enveloppes importantes pour permettre davantage d’infrastructures aux services de l’économie locale ainsi que pour davantage. Plus de 40% pourraient être financés sur base des fonds propres dégagés, le reste étant couvert d’une part pour plus d’un tiers, par les subsides (notamment pour la mobilité douce) et d’autre part par le recours à des emprunts justifiés par le caractère structurant des investissements.