Question de M. Georges Gilkinet (Ecolo Groen) au ministre de la Défense, chargé de la Fonction publique, sur "le projet d'abattage massif d'arbres sur la base de Beauvechain"

Publié le 20 juillet 2018
Rédigé par 
beauvechain

Madame la présidente, monsieur le ministre, j’ai une question relative à un projet d’abattage massif sur la base de Beauvechain, en province du Brabant wallon. La Défense aurait l’intention de procéder à un grand « nettoyage » – terme utilisé – de la végétation qui s’est développée sur le site de la base de Beauvechain.

Selon les informations publiées par la presse, environ soixante hectares seraient ainsi coupés. Ce projet suscite l’inquiétude des riverains de la commune mais également d’associations actives dans le domaine de la protection de l’environnement. Ils s’interrogent sur l’impact paysager des opérations annoncées, se demandent si la disparition des écrans végétaux n’entraînera pas une augmentation des nuisances sonores et visuelles des appareils militaires qui survolent la base, mais également sur la préservation de la nature et de la biodiversité dans une région qui en est assez pauvre, vu les grandes cultures qui la caractérisent et son urbanisation poussée.

La partie arborée de la base aérienne joue vraiment un rôle très important de zone noyau pour le réseau écologique, notamment la zone M – l’ancien dépôt de munitions de la base -, devenue au fil du temps un véritable paradis pour de nombreuses espèces animales et végétales. Dans cette zone de dix-huit hectares, les buissons seraient broyés, les souches arrachées et des arbres coupés en bordure de la clôture. La moitié de la surface serait transformée en prairies. Or, cette zone, éloignée des pistes, ne semble poser aucun problème de sécurité. Ces inquiétudes sont également partagées par les autorités communales qui n’ont pas été rassurées par leur contact récent avec des représentants de la Défense.

Monsieur le ministre, pouvez-vous m’indiquer quel est le projet exact en matière d’abattage d’arbres sur la base de Beauvechain? Quelle est la zone concernée et pour quelle surface? De quoi se compose le cahier des charges établi par la Défense? Dans quelle mesure la Défense est-elle prête à prendre en compte les remarques des riverains, de la commune et des associations pour ce qui concerne l’impact d’une opération trop massive de déboisement? Êtes-vous prêt à travailler en collaboration avec ceux-ci pour revoir ce projet et trouver un meilleur équilibre entre les préoccupations de sécurité et celles de préservation du cadre de vie? Quel est le calendrier de la Défense à ce sujet?

06.02  Steven Vandeput, ministre: Madame la présidente, monsieur Gilkinet, des informations reçues de l’état-major, il ressort que le projet concerne des opérations d’entretien et de réhabilitation de certaines zones boisées et herbeuses en friche.

Il s’agit d’un projet réalisé en étroite concertation et collaboration avec le Département de la Nature et des Forêts. Il vise, d’une part, à améliorer la sécurité aérienne et, d’autre part, à améliorer la sécurité de la clôture autour de la base et principalement aussi, à entretenir les zones vertes.

Les zones déboisées seront, dans leur majorité, replantées. Le projet n’est figé ni dans son ampleur, ni dans les zones concernées, ni dans les échéances d’exécution.

Des échanges au sujet de ce projet sont en cours avec les autorités communales et j’ose espérer qu’ils pourront se conclure positivement.

06.03  Georges Gilkinet (Ecolo-Groen): Monsieur le ministre, je ne conteste évidemment pas la nécessité d’entretien et de sécurisation d’un site militaire. Je prends acte avec intérêt que cela se fera en concertation avec le DNF qui, à mon avis, est un bon opérateur/conseil.

Quant à l’ampleur et aux zones concernées, je prends acte du fait qu’il y a encore une ouverture et un dialogue avec la commune. Comme je l’ai noté dans ma question, ce dialogue existe déjà. À ce stade, il n’a pas rassuré les intéressés.

J’espère qu’en bout de course, à l’issue de ce dialogue, nous pourrons effectivement trouver un équilibre entre la préoccupation légitime de la sécurisation d’un site militaire et la préoccupation tout aussi légitime de la préservation du cadre de vie et de la biodiversité. Je vous réinterrogerai à la rentrée à ce sujet pour connaître l’état d’avancement de ces négociations. Je vous remercie.

L’incident est clos.